Avui faré una excepció i escriuré en francès. Per què? Doncs perquè el que he de dir, alegrar-me de l’oficialitat del català a la Catalunya Nord, el lector català-valencià ho comprendrà. En canvi, donat que la notícia no ha transcendit massa als media francesos, crec que pot ser interessant donar-los una opinió per a que l’entenguen bé. Els lectors francesos del Cadafal avui ho tindran més fàcil. Si tinc temps ho traduiré al català.
Le Conseil Général des Pyrénées Occidentales (66) a déclaré le catalan langue officielle du département dans sa dernière assemblée au mois de décembre dernier. Cette décision n’affecte que les compétences du Conseil, c’est à dire, les routes ou les écoles par exemple. Toujours d’après la Constitution française, ce n’est pas une déclaration d’indépendance. La nouvelle n’a été connue que maintenant, car il semble que les médias se sont focalisés sur d’autres décisions de la même assemblée. Bizarre. Nous, les gens qui parlons catalan en Espagne, qui avons beaucoup bataillé pour réussir à avoir l’officialité de la langue, ce retard en France nous étonne un peu. Pour nous ça n’a pas été facile, notre statut actuel est plutôt dû à notre persévérence qu’à la volonté des autres. En face, nous avons eu des rois, des dictateurs, des ministres et des présidents espagnols vraiment opposés. Mais on est ici, on parle, avec des problèmes et des limitations, mais on s’en sort. C’est pour ça que le cas français semble étonnant, surtout la façon dont cette reconnaissance de la langue arrive seulement maintenant et, pourquoi le nier, dans un cadre si limité. Le droit des gens à connaître leur langue et à la parler en privé et en public ne devrait pas être discuté dans un état démocratique comme la France, mais quand on lit les déclarations de différents hommes politiques de l’histoire française récente sur les langues régionales, à gauche et à droite, on rencontre des déclarations qui en Espagne correspondraient à l’extrême droite. Si on remonte à l’époque de Jean Jaurès on trouve enfin quelqu’un qui avait des positions moins viscérales et beaucoup plus respectueuses sur la pluralité linguistique et dialectique de la France. Cette nouvelle du Roussillon apporte donc espoir et dignité à une langue qui sans être très parlée, n’est pas non plus un simple patois pour dialoguer avec les moutons. En France beaucoup de monde m’a interpellé sur le sujet de ma langue et pourquoi on s’amuse à la parler alors que ça serait plus pratique de parler directement l’espagnol, une langue plus utile à mettre dans ton CV. Je répond toujours que l’espagnol je le maîtrise et je le parle parfaitement, avec mon accent. Mais ce n’est pas à moi, voilà tout. J’en trouve quelques uns qui me comprennent, c’est si simple, comme de comprendre que quelqu’un qui vient de Slovénie parle le slovénien. Pour d’autres, je suis quelqu’un de bizarre qui les embête avec mes histoires de langues pas pratiques. Pour ces gens là, le Conseil Général est arrivé trop tard mais pour les autres, il est encore temps. De cette manière et si on commence à croire vraiment à une Europe unie, on se rendra compte que c’est avec les langues et la culture qu’on fera des frontières quelque chose de moins solide et de plus diffus. D’ailleurs, je viens de voir que ce n’est pas le meilleur jour pour parler d’effacer la frontière…
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